Chaque fois que les DSI parlent d'utiliser des outils low-code pour faciliter le développement par un plus grand nombre d’utilisateurs, un thème récurrent est de savoir comment assurer une gouvernance appropriée des applications produites. Microsoft les a entendus haut et fort, et lors de son événement Ignite 2022 à Seattle cette semaine, il a présenté une série de capacités supplémentaires de gouvernance et d'autres améliorations pour sa plateforme d'automatisation Power.
L'éditeur a également présenté en avant-première des capacités de gestion pour les charges de travail automatisées dans sa solution de gouvernance Entra Identity, des outils de rapport de conformité pour surveiller le déploiement des mises à jour Windows sur les postes de travail, ainsi qu'une série de mises à jour de sa plateforme de cloud computing Azure.
Power Automate au service des employés
Microsoft a donc expérimenté des moyens de générer des flux de travail avec Power Automate, en décrivant en langage naturel ce que les utilisateurs veulent réaliser et en laissant une IA construire le flux correspondant. Cette fonctionnalité, actuellement en preview, nécessitera toujours que les employés établissent des connecteurs pour les entrées et les sorties du flux de travail automatisé, et qu'ils les modifient pour s'assurer qu'il se comporte comme prévu.
Compte tenu de la possibilité d'ambiguïté dans le langage naturel, les DSI peuvent vouloir renforcer la gouvernance des applications créées de cette manière - et avec les derniers environnements gérés pour Power Platform, Microsoft les aidera. Présentée en avant-première en juillet, elle est désormais disponible pour tous.
Assurer un contrôle et un équilibre
Une fonction fait son apparition, Weekly Digest, pour aider les administrateurs à voir le niveau d'utilisation de chaque application Power, en attirant l'attention sur les plus utilisées et en récupérant les ressources des applications inutilisées. Il existe également des outils pour limiter le partage des applications par groupe de sécurité ou par nombre d'utilisateurs, afin que les applications ne deviennent pas virales dans l'entreprise avant d'avoir été testées de manière approfondie et que des canaux soient mis en place pour communiquer les modifications apportées. Ces fonctionnalités seront importantes pour les DSI, selon Kyle Davis, vice-président et analyste chez Garner, qui s'occupe de l'adoption du low-code. « Lorsqu'il s'agit de développement novice et de low-code, la gouvernance est au centre des préoccupations », a-t-il déclaré.
De son côté, Managed Environments est plus une évolution qu'une révolution, a-t-il ajouté, en disant : « Il n'y a vraiment rien là que quelqu'un ne pourrait pas construire pour lui-même s'il le voulait ». En effet, Managed Environments trouve son origine dans le kit de démarrage Automation Center of Excellence de Microsoft, destiné aux entreprises afin qu’elles définissent leurs propres bonnes pratiques en matière de gouvernance des applications Power. Mais comme l'éditeur le reconnaît lui-même, les clients ont constaté que cela nécessitait beaucoup de travail manuel et d'expertise. Selon M. Davis, les DSI qui recherchent la simplicité du développement low-code veulent souvent une simplicité similaire dans sa gestion. La capacité de Managed Environments à déployer des contrôles en quelques clics sera séduisante. « Il est plus facile de faire les choses à grande échelle », a-t-il déclaré. « Ce que Microsoft offre avec Managed Environments est quelque chose que vous n'obtenez pas vraiment de la part d'autres fournisseurs de logiciels low-code dans un espace similaire », a-t-il ajouté.

"Managed Environments ajoute de la valeur aux capacités Power Platform Premium existantes" indique la firme. (Crédit : Microsoft)
La sensibilisation à l'environnement passe par des solutions
Toutes les annonces faites à Ignite ne concernaient pas Power Platform, cependant. L’éditeur avait également beaucoup à dire sur les mises à jour de son offre d'infrastructure de cloud Azure et sur une mise à jour de Syntex, son outil de gestion de contenu d'IA. Toutefois, les DSI seront surement attentifs à d'autres innovations qui pourraient les aider à réduire les budgets de gestion ou à redéployer le personnel pour le libérer des tâches routinières. En ce sens, des fonctionnalités ont été ajoutées à Microsoft Sustainability Manager, un outil de reporting environnemental pour les entreprises, notamment un modèle de données étendu pour les aider à estimer les émissions de gaz à effet de serre dites « Scope 3 » par l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement, et un tableau de bord de l'impact des émissions pour Microsoft 365 montrant les émissions de gaz à effet de serre résultant de l'utilisation de la suite de productivité SaaS de Microsoft.
Azure Deployment Environments, présenté en avant-première lors de l’événement, offre aux entreprises un moyen d'appliquer des modèles basés sur des projets à chaque environnement de développement qu'elles créent. À l'instar des environnements gérés que Microsoft est en train de mettre en place pour les applications low-code, ces modèles aideront les équipes de développement à maintenir de manière cohérente les meilleures pratiques d'un projet à l'autre avec un minimum d'efforts, a déclaré la société.
La réduction des coûts, autre sujet de préoccupation des DSI
Une autre fonction de gestion, Azure Automanage, est désormais disponible pour les VM Azure et offre des capacités additionnelles, notamment la possibilité de corriger les VM sans les redémarrer, ce qui réduit les coûts liés aux temps d'arrêt. Pour les workload variables dans le cloud Azure, la firme introduit la possibilité de mélanger des machines virtuelles standard et Spot dans le même ensemble d'échelles, ce qui accorde aux DSI des remises importantes disponibles pour les VM Spot à mesure que leurs besoins informatiques varient.

Avec Azure Automanage, la firme veut assurer l'automatisation d'opérations en toute sécurité. (Crédit : Microsoft)
Mais Microsoft souhaite également que les clients considèrent Azure comme une solution économique pour les charges de travail de base. Le plan d'économies Azure pour l'informatique, disponible d’ici la fin du mois d’octobre, offre une réduction aux clients qui s'engagent à dépenser un montant horaire minimum pour les ressources informatiques pendant un à trois ans ; la consommation au-delà de l'engagement minimum sera facturée aux tarifs habituels.
Intune prend du galon
Microsoft remanie son image de marque autour de la gestion des terminaux : Intune, qui était auparavant un composant de son offre de MDM (Mobile Device Management), est désormais la marque ombrelle de toute sa gamme de produits de gestion des points d'extrémité, tels que Configuration Manager, avec la promesse d'autres produits à venir. À l'occasion d’Ignite, la société présente en avant-première des fonctionnalités de gestion des privilèges des endpoint, telles que la possibilité d'accorder temporairement aux utilisateurs des autorisations d'administration limitées, ainsi que l'application automatique de correctifs en combinant Intune et Defender.

Intune propose notamment de gérer les points d'extrémité sur site, dans le cloud, mobiles, de bureau et virtualisés sur des plateformes comprenant les systèmes d'exploitation Windows, mac, iOS, Android et Linux. (Crédit : Microsoft)
En janvier 2023, elle ajoutera Tunnel afin que les employés puissent accéder en toute sécurité aux ressources de l'entreprise depuis leurs propres appareils sans avoir à les inscrire au préalable. Enfin, en mars 2023, une offre groupée de services de gestion des terminaux haut de gamme appelée Advanced Management Suite sera lancée.