2022 n'a pas été une année ordinaire pour Cheops Technology, marquée par une volt-face concernant la cession du groupe au fonds américain Aquiline Capital Partners et au français Elyan Oartners. Annoncée fin 2021, l'opération a finalement capoté et perturbé le lancement d'une offre de messagerie sécurisée, teasée par Nicolas Leroy-Fleuriot, fondateur et PDG de Cheops Technology. Baptisée Mail In France, cette solution a finalement été commercialisée en catiminiet se veut une alternative aux offres du marché, au premier rang desquelles Microsoft Office et Google Apps. 

Mail In France s'articule autour de plusieurs briques intégrées, à savoir de la messagerie, de la visioconférence, du chat, du stockage de documents et dans quelques mois du partage et du travail collaboratif. Cette solution est entièrement bâtie sur des technologies open source, à la fois sur étagère et d'autres qui sont le fruit de développements internes. L'intégration a été poussée pour permettre par exemple à un utilisateur d'être dans sa messagerie et de pouvoir chater dans la même fenêtre, ou encore de naviguer dans son calendrier et d'accéder à une visio.

Des certifications ISO et HDS sur lesquelles compter

En termes d'hébergement, Mail In France stockera les données des entreprises et des administrations dans les datacenters de Cheops Technology, aucune information ne sortant de France. Côté sécurité, le groupe pourra compter sur plusieurs certifications (ISO, HDS...) pour finir de rassurer ses clients. Une façon aussi de jeter une pierre dans le jardin d'autres offres de messagerie sécurisée opérées par des tandems franco-américains comme Bleu et S3NS. 

Cheops Technology devra cependant compter cette année aussi sur une initiative concurrente dans le cloud collaboratif de confiance emmené par le trio Olvid, Oodrive et Tixeo. A un gros détail près que ce dernier, contrairement à Mail In France, ne proposera pas de messagerie en ayant décidé de s'attaquer plutôt à un Microsoft Teams qu'à un Outlook, la montagne étant sans doute trop dure à grimper. Pas pour Cheops Technology ?

MAJ du 19 janvier 2023 à 18h04. Suite à un échange avec Nicolas Leroy-Fleuriot PDG de Cheops Technology ce jeudi, des précisions ont été apportées sur cette Mail In France. On a ainsi appris que la solution de messagerie Mail In France sera interfacée avec Microsoft Outlook « pour ne pas traumatiser les utilisateurs » mais tournera sur son propre moteur open source sur lequel Cheops ne souhaite - étrangement - donner aucun détail. « Il y a du développement d'intégration en termes de portail », nous a par ailleurs indiqué Nicolas Leroy-Fleuriot. La solution, qui a nécessité deux ans de développement et de test, sera proposée en plusieurs packages, avec la brique de base de messagerie en édition gold et platinum, un minimum de 500 BAL et des tranches supplémentaires de 500 à 1 000 BAL. Les modules chat, visio et drive seront en option. « On va être au même prix qu'Office 365 », nous a assuré le PDG de Cheops Technology. L'hébergement est localisé dans les datacenters de Canejan, Bruges et Bordeaux Lac, et éventuellement plus tard chez Equinix et/ou Telehouse. Mail In France repose sur des serveurs Linux HPE (achetés en fonds propres ou crédit bail), du stockage HPE (Greenlake) et des instances virtualisées KVM et bientôt conteneurisées. « On est sur des infrastructures extrêmement scalables », assure Nicolas Leroy-Fleuriot. Pour l'heure un contrat a été signé et un déploiement est en cours sur la partie messagerie. Mail In France vise en particulier les administrations et le secteur public (métropoles, conseils départementaux, collectivités...) mais aussi les entreprises.