Déjà condamné par la FTC  (5 Md$ d’amende) et par le régulateur britannique (630 K$), Facebook (devenu Meta) aimerait bien tourner la page du scandale Cambridge Analytica. Poursuivi dans le cadre d’un recours collectif, le réseau social aurait choisi la voie de la transaction pour éteindre cette action. En conséquence, les dirigeants de Facebook, notamment Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg (qui a récemment quitté l’entreprise). Dans un document daté du 26 août, le juge Vince Chabria a demandé à ce que le recours collectif soit suspendu pendant 60 jours, le temps que les parties finalisent un règlement écrit. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.

Pour mémoire, en 2018, Facebook est accusé d'avoir fermé les yeux sur les agissements de Cambridge Analytica concernant l'exploitation et la violation de 50 millions de profils du réseau social (qui s’est révélé par la suite plus proche des 80 millions). L’affaire a débuté avec les révélations de Christopher Wylie, ancien employé de la firme Cambridge Analytica spécialisée dans le conseil en communication politique et filiale de la société britannique en marketing SCL Elections (Strategic Communication Laboratories). Cette base de données a été utilisée à des fins électorales pour cibler des profils individuels d'électeurs américains avec de la publicité politique personnalisée. Et en particulier lors de l’élection présidentielle américaine de 2016 qui a vu Donald Trump arrivait au pouvoir

Eviter les vagues médiatiques

L’affaire est montée en haut lieu au point que le CEO de Facebook, Mark Zuckerberg a été auditionné devant le Sénat pour s’expliquer sur cette collecte de donnée et sur la politique laxiste du réseau social en matière d’API. Face à la bronca, la firme américaine avait alors changé les règles d’usages de ses API.

Pour Carole Cadwalladr, la journaliste à l’origine de l’enquête sur Cambridge Analytica, le choix de la négociation plutôt que la procès montre « à quel point M. Zuckerberg est prête à tout pour éviter de répondre aux questions sur la dissimulation par Facebook de la violation de données de Cambridge Analytica ». Elle ajoute que le réseau social « est prêt à payer presque n’importe quelle somme d’argent » pour éviter à ses dirigeants de comparaître. La firme n’aime pas d’être mise en porte à faux comme récemment par Frances Haugen, ex-employée de Facebook qui a alerté sur la dangerosité des contenus et sur les algorithmes développés par les différentes filiales du groupe.