Accélération dans la création d’applications, automatisation des processus associées à un manque de compétences IT, il n’en faut pas plus pour faire des services low-code/no-code des axes prioritaires en 2023. Selon une étude récente de Gartner, ce marché devrait connaître une croissance des revenus de 25% pour atteindre pour atteindre environ 10 milliards de dollars en 2023 et 12,3 milliards de dollars en 2024. « Pour répondre à la demande croissante de livraison rapide d'applications et de flux d'automatisation hautement personnalisés, les entreprises se tournent de plus en plus vers les technologies de développement low-code », a déclaré Varsha Mehta, chercheur senior spécialisé dans les études de marché chez Gartner.

En dehors de ces plateformes, le marché plus global de « l’hyperautomatisation », comprenant notamment les outils de RPA ou d'iPaaS devraient atteindre près de 32 milliards de dollars en 2024, contre 18,5 milliards en 2021. « Le coût élevé des talents IT et la croissance de la main-d'œuvre hybride ou sans frontières contribueront à l'adoption des technologies low-code », a déclaré Jason Wong, vice-président analyste distingué chez Gartner. Par « main-d'œuvre sans frontières ».

Revenus des technologies de développement low-code (en millions de dollars). (Crédit : Gartner)

Le low-code/no-code impliqué dans 70% des applications en 2025

Selon un rapport de Morgan Stanley, il y a aujourd'hui 26 millions de développeurs dans le monde, avec un besoin de 38 millions prévu d'ici à 2024. L’automatisation via le low-code ou no-code peut être une réponse à cette pénurie. Gartner prévoit que d'ici à 2025, 70 % des nouvelles applications développées par les entreprises utiliseront ces technologies, contre moins de 25 % en 2020. Les départements IT restent sous tension en termes de recrutement de talents informatiques alors que le phénomène de Grande Démission se poursuit et que les projets de digitalisation en cours augmentent la pression sur les ressources existantes.

En fait, selon une étude de Salesforce, 72 % des responsables IT affirment que le stock de projets les empêchent désormais de travailler sur d’autres initiatives stratégiques. Selon Jason Wong, les développeurs novices au sein des métiers utilisent des applications low-code ou no-code pour répondre aux besoins de l'entreprise et améliorer la productivité, l'efficacité et l'agilité, souvent au sein d'équipes fusionnées.

Selon une récente étude de Gartner, 74 % des achats IT sont financés, au moins partiellement, par les métiers. Seuls 26 % des investissements IT sont entièrement financés par l’IT. Même si les plates-formes d'applications low-code et no-code représentent le plus grand segment de marché, les plates-formes intégrées de développement devraient connaître la croissance la plus rapide, avec une prévision de croissance de 30,2 % pour 2023. Selon le cabinet, l'automatisation des flux de travail, la création de formulaires Web, le rapprochement des données et du contenu entre plusieurs applications SaaS et la création de rapports et de visualisations de données font partie des cas d’usage typiques de ce type de plateformes. Gartner prévoit que d'ici à 2026, les développeurs n'appartenant pas aux services IT officiels représenteront au moins 80 % de la base d'utilisateurs des outils de développement low-code, contre 60 % en 2021.

Une aide à la ré-internalisation des compétences de développement

Le cabinet d'études IDC partage cet avis. Dans une note de recherche, il indique que la pénurie mondiale de développeurs à temps complet passera de 1,4 million en 2021 à 4 millions en 2025, ce qui signifie que la main-d'œuvre de développeurs fonctionnait à 90,8 % de son potentiel en 2021, mais qu'elle ne sera plus qu'à 84,9 % en 2025. « Au moment où les développeurs novices se tournent vers les plates-formes low-code et no-code, environ un tiers des développeurs professionnels utilisent également ces outils pour simplifier le développement et accélérer les temps de construction », a déclaré John Bratincevic, analyste principal chez Forrester Research.

Une enquête réalisée en janvier par IDC auprès de 380 entreprises a montré que 48,6 % des répondants achètent des plates-formes low-code ou no-code pour transférer l'innovation en interne. Le deuxième motif le plus important justifiant l'achat de ces outils logiciels (39,3 %) met en avant « des besoins liés à une pandémie ». Les plates-formes low-code nécessitent moins de codage ; au lieu de cela, elles utilisent un ensemble d'outils modulaires (comparable à des Lego) pour créer des applications d'entreprise. Comparativement, les plates-formes no-code ne nécessitent que la saisie de texte pour les formules ou les expressions simples. Parmi les solutions les plus populaires figurent Zoho Creator, Microsoft PowerApps, Visual LANSA, Retool, m-Power, Appian, Mendix, OutSystems et Google App Maker. Certaines plates-formes low-code sont également pré-intégrées pour fonctionner avec d'autres fournisseurs et leurs plates-formes, comme Salesforce, QuickBooks ou Oracle.

Attention à la sécurité

Si les plates-formes low-code simplifient la création d'applications d'entreprise, elles s'accompagnent de certains risques pour la sécurité, car les utilisateurs ne sont pas toujours familiarisés avec les bonnes pratiques en la matière et n’ont pas forcément conscience des vulnérabilités potentielles ou peuvent ne pas les comprendre. Les logiciels low-code peuvent aussi être plus difficiles à adapter et à intégrer aux services CRM et ERP existantes.

Selon Gartner, les investissements dans les technologies low-code qui soutiennent l'innovation et l'intégration composable vont aussi augmenter à mesure que les entreprises se transforment en « entreprise composable », c’est-à-dire en « entreprise agile et architecturée pour une adaptabilité en temps réel et une résilience face à l'incertitude ». « Les technologies low-code soutiennent l'entreprise composable en facilitant la création d’applications plus agiles et plus résilientes », a déclaré Jason Wong.