La gestion des réseaux n'a jamais été un sujet facile, et la prolifération des équipements IoT, le travail à distance et la migration des applications vers des environnements multi-cloud ont ajouté de nouveaux niveaux de complexité aux réseaux d'entreprise. Les responsables IT doivent faire face à la prolifération des outils de gestion du réseau et au manque de compétences des employés. Ils s'efforcent également de gagner en visibilité sur des réseaux de plus en plus distribués, y compris sur les instances SaaS qui échappent à leur contrôle direct. 

Même la terminologie évolue. Selon un récent rapport d'Enterprise Management Associates (EMA), des termes comme surveillance ou gestion du réseau sont remplacés par les expressions plus actuelles d’observabilité du réseau ou de contrôle unifiée. Quelle que soit la formulation utilisée pour décrire la gestion moderne des réseaux, un consensus existe sur les caractéristiques incontournables de ce genre de plate-forme. Au niveau du réseau de base, le système doit être capable d'ingérer des données provenant de journaux, de traces, d'événements et d'autres métriques afin de résoudre les problèmes, d'empêcher les pannes de se reproduire et d'optimiser les performances du réseau grâce à l'automatisation.

En montant dans la pile, les plates-formes de gestion doivent également fournir une gestion des performances des applications (Application Performance Management, APM) et un aperçu de l'expérience des clients/utilisateurs, connu sous le nom de gestion de l'expérience numérique (Digital Experience Management, DEM). Les plateformes d'observabilité s'étendent également au DevOps (NetDevOps), elles partagent des données avec les équipes de sécurité pour la réponse aux incidents et la gestion des vulnérabilités, et elles exploitent l'intelligence artificielle (AIOps). 

Il n'existe probablement pas de plateforme unique capable de tout faire. Mais nous avons identifié 10 entreprises de premier plan qui travaillent dur pour y parvenir. Cette liste subjective privilégie les fournisseurs disposant de plateformes très étendues, plutôt que de produits ponctuels, et ceux qui ont fait part de leur volonté d’étoffer activement leur portefeuille de capacités plutôt que de se cantonner à une niche en particulier.

BMC Software : Des mainframes aux microservices

Fondée en 1980 pour fournir des logiciels de gestion pour les mainframes IBM, BMC Software, devenue depuis une société privée, s’est donnée pour objectif d'aider les entreprises à gérer et à automatiser des opérations IT complexes dans des environnements de cloud hybride. Selon Forrester Research, la plateforme BMC Helix offre une gestion des services informatiques (IT Service Management, ITSM), une gestion des opérations informatiques (IT Operations Management, ITOM), une gestion des services d'entreprise (Enterprise Service Management, ESM), des portails en libre-service pour les utilisateurs, des chatbots IA et une automatisation intelligente et prédictive. Elle s'intègre également aux environnements multi-cloud « pour offrir de puissantes automatisations commerciales tout en permettant à l’IT et aux DevOps de travailler de manière transparente plutôt qu'en silos ». Et, bien sûr, elle prend en charge les mainframes autogérés grâce à sa gamme de produits Automated Mainframe Intelligence. 

Facteurs de croissance : BMC a acheté StreamWeaver pour renforcer ses capacités d'observabilité, d'AIOps et de migration vers le cloud. 

Chiffres : L’éditeur travaille avec 86 % du classement Forbes Global 50.

Perspectives : BMC affirme qu’il peut aider ses clients à devenir des « entreprises numériques autonomes ». Son logiciel de gestion s'étend du mainframe aux conteneurs Docker dans le cloud. Helix ServiceOps réunit la gestion des services et des opérations pour se protéger contre les pannes, identifier les problèmes de performance, effectuer une analyse des causes profondes et personnaliser l'expérience des employés et des clients. L’analyste d'IDC Stephen Elliot souligne que ServiceOps est une solution d’avenir parce qu'elle brise les silos, si bien que « les équipes de plusieurs départements peuvent délivrer des services très efficaces et exempts d’incidents, à travers leurs technologies cloud ».

Broadcom : CA/AppNeta/VMware

Si Broadcom parvient à intégrer avec succès les outils de gestion acquis lors des achats de CA Technologies en 2018 (surveillance du réseau et de l'infrastructure et AIOps) et d'AppNeta en 2021 (surveillance des performances du réseau en mode SaaS et gestion de l'expérience numérique) à son acquisition imminente de VMware, l’équipementier pourrait devenir un acteur majeur de la gestion multi-cloud.

Facteurs de croissance : Acquisition du pionnier de la virtualisation VMware. 

Chiffres : 61 milliards de dollars : Le montant que Broadcom a accepté de payer pour VMware. 

Perspectives : Le projet de Broadcom, une fois l'acquisition de VMware officiellement clôturée à la fin de 2023, consistera à transférer son portefeuille actuel d'actifs logiciels dans une division de marque VMware. En réponse aux inquiétudes des clients quant aux intentions de Broadcom, son CEO, Hock Tan a récemment déclaré : « VMware développe des technologies pour l'avenir et s'adresse à un marché en pleine croissance. D’après notre analyse, pour que cette transaction soit rentable pour Broadcom, nous devons nous concentrer sur le modèle d’affaires, augmenter la R&D et l'exécution afin que les clients voient la valeur de l'ensemble du portefeuille d'offres de produits innovants - et cette rentabilité n’est pas basée sur l'augmentation des prix ». Pour sa part, VMware dispose d'un portefeuille étendu d'outils logiciels, dont Tanzu pour le déploiement d'applications « cloud-native » avec Kubernetes, NSX pour la gestion des réseaux virtualisés, et un service de gestion natif du cloud appelé Aria. Pour ainsi dire, la route est tracée pour Broadcom. Tout dépendra de l'exécution.

Cisco : Remonter dans la pile grâce à des acquisitions clés

En tant que leader du marché des routeurs, des commutateurs, des pare-feux, des points d'accès sans fil et des dispositifs SD-WAN, et parce que la tendance technologique est de découpler le matériel du plan de gestion overlay, il n’est pas étonnant de voir l’équipementier s’impliquer dans la gestion du réseau. En s’appuyant sur sa plateforme de pilotage centralisée DNA Center (Digital Network Architecture), Cisco propose des opérations réseau automatisées, AIOps, DevOps, SecOps et la surveillance de l'expérience client. La firme de San José tente également d'atteindre l'observabilité de la pile complète par le biais d'acquisitions. 

Facteurs de croissance : Acquisition de ThousandEyes pour l'optimisation des performances du réseau basée sur des agents et d'AppDynamics pour la surveillance de la performance des applications (Application Performance Management, APM). 

Chiffres : 1 milliard de dollars, c’est le montant que Cisco a payé pour racheter ThousandEyes. 

Perspectives : Cisco a tellement d’initiatives en cours qu'il est parfois difficile de s'y retrouver. Le fournisseur est engagé dans les réseaux définis par logiciel SDN, les réseaux basés sur l'intention IBN, et il s’investit maintenant dans ce que l’on appelle le réseau prédictif (Predictive Networking). L’équipementier dispose d’une offre de gestion pour l’IoT, et d’une autre pour le sans-fil. À ce sujet, le cabinet d’études Gartner a indiqué : « La vision de Cisco sur l'observabilité de la pile complète promet une expérience unifiée pour la surveillance en passant par AppDynamics, ThousandEyes et Intersight (une plateforme d'opérations cloud). Cependant, les produits ne sont actuellement que faiblement intégrés, sans installation, expérience utilisateur ou plateforme de données communes ». Pour Cisco, le défi consiste à continuer à favoriser l'intelligence et l'automatisation dans l'ensemble de son vaste portefeuille de produits et à s'assurer que ses offres sont intégrées dans les environnements sur site et dans le cloud.

Datadog : Une entreprise qui talonne les leaders du secteur

À l’origine, Datadog était un service de surveillance et de sécurité pour les applications cloud. Depuis, le fournisseur a méthodiquement complété son portefeuille pour cibler via sa plateforme les entreprises qui lancent des initiatives de transformation numérique et migrent des applications vers le cloud. L’éditeur propose de la surveillance des infrastructures, de l'APM, de la surveillance des appareils, de la surveillance des charges de travail dans le cloud et de la surveillance des bases de données. Dans sa dernière évaluation de l'Application Performance Monitoring and Observability, Gartner classe Datadog parmi les leaders. 

Chiffres : +61%. Les résultats financiers de Datadog pour le troisième trimestre 2022 sont impressionnants : le chiffre d'affaires a atteint 436,5 millions de dollars, soit une hausse de 61 % par rapport à l'année précédente. 

Facteurs de croissance : Datadog a procédé à plusieurs acquisitions. Au cours des deux dernières années, elle a mis la main sur Undefined Labs (une société de tests et d'observabilité pour les flux de travail des développeurs), Timber Technologies et Sqreen (traitement des flux de données d'observabilité et sécurité des applications). Le 3 novembre dernier, elle a acquis Cloudcraft, un service de visualisation pour les architectes système et cloud. 

Perspectives : Datadog ajoute très activement de nombreuses fonctionnalités, comme la gestion des coûts du cloud, les tests continus pour les développeurs d'applications web, la gestion de la sécurité du cloud et la surveillance des flux de données. Gartner ajoute que « ces dernières années, l’entreprise a considérablement élargi son portefeuille de solutions au-delà de l'infrastructure, de la gestion des logs et de l'APM pour inclure la surveillance du réseau, la gestion des incidents, la surveillance de l'expérience numérique (DEM), la surveillance des bases de données et la sécurité. Elle prévoit d'investir encore pour améliorer la visibilité de bout en bout, l'expérience des développeurs, la gouvernance de la télémétrie, ainsi que la sécurité DevSecOps et du cloud ». 

Dynatrace : Sécurisation et optimisation des logiciels

Dynatrace appartient à la nouvelle génération de fournisseurs d'observabilité natifs du cloud. L’entreprise propose des services de surveillance de l'infrastructure, de gestion des performances des applications (Application Performance Management, APM), de sécurité des applications, de gestion de l'expérience numérique (Digital Experience Management, DEM), d'analyse commerciale et d'automatisation du cloud sur une plateforme alimentée par son moteur d'IA Davis AI. Le cabinet d'études ISG a désigné Dynatrace comme un leader de l'observabilité et de la sécurité native du cloud. Et Gartner place l’éditeur dans la catégorie des leaders de l'APM.

Chiffres : +30%. Pour le deuxième trimestre de l'exercice 2023, Dynatrace a déclaré un chiffre d'affaires de 279 millions de dollars, soit une hausse de 30 %. 

Facteurs de croissance : Lancement d'une nouvelle fonction d'analyse des données appelée Grail, qui promet une observabilité, une sécurité et une analyse des données commerciales unifiées. 

Perspectives : L’éditeur affirme que sa raison d'être est de « faire en sorte que les logiciels du monde entier fonctionnent parfaitement ». Même si la perfection est difficile à atteindre, Dynatrace obtient des notes élevées pour son approche cloud native, alimentée par l'IA. Mark Purdy, analyste principal chez ISG, remarque : « On peut dire simplement que Dynatrace fait tout en termes d'observabilité et qu’il est particulièrement puissant avec les applications conteneurisées. Les capacités d'IA et d'automatisation de classe mondiale font de la plateforme Dynatrace un leader incontestable ». Ce à quoi, Gartner ajoute : « La feuille de route de Dynatrace prévoit d'étendre les capacités d'analyse de son moteur d’intelligence artificielle Davis AI à de nouvelles sources de données, notamment des analyses OpenTelemetry étendues, et de renforcer sa présence sur les places de marché des fournisseurs de cloud, comme AWS, Microsoft Azure et Google Cloud Platform (GCP) ».

New Relic : Chef de file de la tarification basée sur la consommation

New Relic est un acteur important du marché de l'observabilité. Sa plateforme intégrée et full-stack englobe la surveillance des journaux, des réseaux, des applications, de l'infrastructure, des environnements Kubernetes, des appareils mobiles, des navigateurs et du code des développeurs. L’éditeur est l'un des leaders du classement des fournisseurs d'APM établi par Gartner. De plus, selon GigaOm, « New Relic dispose de capacités exceptionnelles dans les domaines clés que sont les capacités de reporting et de tableaux de bord, les performances d'interaction avec l'utilisateur et la visibilité sur les ressources multicloud ». Le cabinet d’études estime aussi que « les capacités et les contributions d'OpenTelemetry de New Relic le placent devant bon nombre de ses concurrents ». 

Facteurs de croissance : New Relic est devenu un disrupteur en proposant un modèle de tarification basé sur le nombre d'utilisateurs et le volume de données. 

Chiffres : +16%. Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre de l'exercice 2023 a atteint 226,9 millions de dollars, soit une hausse de 16 % par rapport à l'année précédente. 

Perspectives : Le passage d’un modèle par abonnement à une tarification basée sur la consommation a été un peu rude, mais les analystes disent que le pire est passé et jugent les perspectives prometteuses. « New Relic semble voir la lumière au bout du tunnel après avoir enduré une transformation plus longue que prévu », a déclaré l'analyste Holger Mueller de Constellation Research. Un avis que partage Gartner : « New Relic propose un modèle de tarification clairement différencié et disruptif qui a contribué à faire croître son nombre de comptes. La tarification est basée sur le nombre d'utilisateurs et le volume de télémétrie ingéré, ce qui permet de surmonter pas mal de difficultés associées à la tarification par élément. Ce modèle trouve de plus en plus d'écho auprès des clients qui cherchent à suivre leurs factures de moniroting en constante augmentation ». 

IBM : De Tivoli à Turbonomic

Sa présence dans cette liste se justifie par le fait que, depuis l'achat du fournisseur de gestion de réseau Tivoli Systems en 1996 jusqu'à l'acquisition de l'innovateur APM Instana en 2020, IBM a maintenu sa position d'acteur de premier plan dans la gestion des réseaux, de l'infrastructure mainframe/serveur, des applications et des actifs basés sur le cloud. Comme on peut s'y attendre, le portefeuille de produits d’IBM est très riche : Les anciens systèmes Tivoli ont été renommés et mis à jour, des produits ont été ajoutés par le biais d'acquisitions (SevOne pour la gestion des performances du réseau, QRadar pour la gestion de la sécurité du réseau). Et big blue a développé de nouvelles offres en interne, comme Cloud Pak pour Watson AIOps. 

Facteurs de croissance : Acquisition de Turbonomic, un fournisseur de logiciels de gestion des ressources applicatives (Application Resource Management, ARM) et de gestion des performances réseau (Network Performance Management, NPM). 

Chiffres : 1,5 milliard de dollars : Les chiffres exacts n'ont pas été publiés, mais d’après certains rapports, IBM aurait déboursé entre 1,5 et 2 milliards de dollars pour le rachat de Turbonomic. 

Perspectives : Big blue entend fournir à ses clients une automatisation basée sur l'IA qui couvre l'AIOps, la performance des applications et l'observabilité des ressources IT, construite sur sa plateforme cloud Red Hat OpenShift et fournie sous forme de produit ou de service managé. Le défi consistera à fusionner les acquisitions de Turbonomic et d'Instana dans une architecture de gestion de cloud hybride transparente qui s'étend des mainframes des datacenters aux conteneurs basés sur le cloud.

Kentik : de l’AIOps ciblé sur le réseau

Cette startup basée sur le SaaS bouscule le secteur en approfondissant l'observabilité du réseau et en proposant une solution AIOps capable d’aider les responsables du réseau à « répondre à toutes les questions sur le réseau ». L'idée est d'agréger la télémétrie de tous les réseaux (cloud, on-prem, edge) et éléments de réseau, puis d'enrichir ces données avec d'autres types d'informations (utilisateur, application, client, renseignement sur les menaces, emplacement physique) afin de fournir des services de dépannage, d'optimisation, d'automatisation, de protection DDOS et de gestion de l'expérience numérique (DEM) du réseau. 

Chiffres : 40 millions de dollars. L'entreprise a levé 40 millions de dollars lors de son dernier cycle de financement par capital-risque, portant le financement total de l'entreprise à 102 millions de dollars.

Facteurs de croissance : Kentik s'est associé à des fournisseurs innovants comme Cloudflare et New Relic pour propulser sa technologie sur de nouveaux marchés. 

Perspectives : Le CEO de Kentik, Avi Freedman, déclare que l’entreprise prévoit de s'en tenir à son modèle d’affaires actuel et qu'elle ne prévoit pas de se lancer dans d'autres domaines, comme l'APM. Mais elle continue à innover. Kentik a récemment annoncé le Kentik Kube, qui s'appuie sur un agent léger pour fournir une visibilité complète et des données contextuelles sur la performance du trafic dans les clusters Kubernetes. 

Splunk : Tout commence par les données

Leader pérenne dans le classement Gartner des fournisseurs de gestion de l'information et des événements de sécurité (Security Information & Event Management ou SIEM), Splunk a tiré parti de sa capacité à agréger et à analyser de grandes quantités de données pour devenir un acteur majeur des plateformes d'observabilité. Selon le cabinet d’études GigaOm, « Splunk est une solution d'entreprise intégrée, multi-cloud et full-stack qui regroupe la surveillance de l'infrastructure, des performances des applications, de l'expérience numérique, et des utilisateurs réels, sans oublier les synthétiques, l'analyse des logs, l'AIOps et la réponse aux incidents ». 

Facteurs de croissance : Splunk s'est lancé dans une frénésie d'achats. Au cours des deux dernières années, l’entreprise a étoffé sa plateforme d'observabilité avec les acquisitions de SignalFx, Omnition, Plumbr, Rigor, Flowmill et TwinWave Security. (Il faut également signaler que des rumeurs persistantes font état d'une tentative de rachat de Splunk par Cisco. Mais, ce coup de force potentiel ne s'est pas encore concrétisé). 

Chiffres : 1,05 milliard de dollars, c’est le montant payé par Splunk pour le rachat de SignalFx. 

Perspectives : En avril 2022, après plusieurs trimestres de croissance hésitante, Splunk a nommé l’ancien CEO de Proofpoint, Gary Steele, au poste de CEO. Cette décision semble avoir relancé l'entreprise, car l’éditeur a enregistré des revenus de 799 millions de dollars au cours de son deuxième trimestre fiscal de 2023, soit une augmentation de 32 % d'une année sur l'autre. Charles King, analyste chez Pund-IT, se montre optimiste sur la nomination de Gary Steele. « Non seulement il a fondé et dirigé des startups prospères, mais M. Steele a également des antécédents substantiels en matière de prestation de biens financiers et de leadership en tant que cadre exécutif. En d'autres termes, il est en mesure de comprendre et d'apprécier la culture de Splunk tout en apportant des compétences commerciales dont l'entreprise a besoin pour évoluer et pénétrer de nouveaux marchés ».

SolarWinds : Toujours là après son tristement célèbre piratage

Quand une marque est associée à l'une des pires cyberattaques de l'histoire, regagner la confiance des entreprises n'est pas chose facile. Mais SolarWinds a fait preuve d'ouverture et de transparence pendant et après le tristement célèbre piratage de 2020, et il semble qu'il ait résisté à la tempête. Ses revenus se sont stabilisés, et l'entreprise livre de nouveaux produits et offre de nouveaux services basés sur le cloud à sa massive base installée. Dans son évaluation 2022 des solutions d'observabilité du réseau et du cloud, le cabinet d'analystes GigaOm a reconnu SolarWinds comme leader. 

Facteurs de croissance : Lancement d'un service de gestion informatique natif du cloud, appelé Observability, également disponible pour les environnements de cloud hybride. Alimenté par l'apprentissage machine, ce service offre une vue intégrée des systèmes de réseaux, d'infrastructures, d'applications et de bases de données.

Chiffres : 179 millions de dollars : Avant la nouvelle du piratage fin 2020, SolarWinds affichait des revenus trimestriels constants de l'ordre de 250 millions de dollars. Après le piratage, les revenus se sont stabilisés autour de 180 millions de dollars. Les revenus du troisième trimestre 2022 s'élèvent à 179 millions de dollars, soit en baisse de 1 % par rapport au troisième trimestre 2021. 

Perspectives : L’éditeur avait quelques problèmes à résoudre avant même le piratage. Ses produits étaient quelque peu cloisonnés, et l’entreprise privilégiait encore les environnements sur site plutôt que le cloud. Mais il semble avoir reconnu ses faiblesses et a pris des mesures concrètes qui vont dans la bonne direction. « Nous posons les bases d'un fonctionnement autonome grâce à des solutions de surveillance et d'observabilité », a déclaré Rohini Kasturi, chef de produit chez SolarWinds. « Avec nos offres Hybrid Cloud Observability et SolarWinds Observability, les clients disposent de la flexibilité ultime pour déployer sur un cloud privé, un cloud public ou en tant que service », a-t-il ajouté. Selon l’analyste de Gartner Gregg Siegfried, Observability représente une avancée importante pour SolarWinds. « Ils ont perdu des parts de marché à mesure que les gens migrent vers le cloud », a ajouté M. Siegfried. Le service Observability « offre une option de migration » aux clients qui doivent étendre leurs capacités de gestion IT au cloud », a-t-il encore déclaré.