A l’occasion de la publication de son Guide des salaires 2023, le cabinet de recrutement Robert Half table sur une revalorisation des salaires par rapport à l’année en cours sur la plupart des métiers de l’IT et du digital. Dans ce classement français, cinq fonctions se détachent dans les catégories systèmes d’information, numérique et commerciales. Les professionnels du code toujours très sollicités se retrouveront encore en position de force lors des négociations salariales. De ce fait, un ingénieur en développement débutant percevra 40 000 € de rémunération annuelle brute en 2023 et jusqu’à 60 000 € s’il possède une expertise avancée. Les lead développeurs devraient faire encore mieux et bénéficier d’une rétribution comprise entre 55 000 (pour la fourchette basse) et 80 000 € (fourchette haute) l’an prochain.
Robert Half prévoit également des hausses de salaires dans l’administration des systèmes et réseaux et la conception de produits (soit respectivement entre 40 000 € et au-delà de 55 000 € selon le degré d’expertise). Même constat pour la filière de la sécurité IT, ou le bulletin de paye affiche 50 000 € pour un cyber-spécialiste en début de carrière et jusqu’à 70 000 € pour un profil confirmé. Dans les disciplines commerciales, les responsables des ventes IT (ou sales executives) feront également partie des 5 professions les mieux valorisées avec un salaire moyen compris entre 45 000 euros bruts annuels (pour un profil junior) et 70 000 € (pour un confirmé).
Les projets IT au coeur des priorités
Après une dégringolade de la situation économique des entreprises au début de la crise sanitaire, la reprise semble être là. Ainsi, les DSI affichent un optimisme élevé soutenus par l’investissement dans les projets IT et leur déploiement ces deux dernières années. Ainsi, 73 % se disent plus confiants sur les perspectives de croissance de leur entreprise pour l’année à venir qu’ils ne l’étaient l’année dernière (contre 60 % en 2021).
Dans la plupart des professions technologiques, les salaires restent élevés en raison de la tension du marché de l'emploi. (Source: Robert Half/Crédit image: Robert Half)
L'accroissement des ressources financières et budgets (49 %), l’augmentation des effectifs (42 %) et l’élargissement des opportunités commerciales (40 %) expliquent ce changement de paradigme. Dans ce contexte, 89 % des directions informatiques prévoient de recruter dans les prochains mois, et près d’un tiers (31 %) anticipe la création de nouveaux postes. Cependant, elles se disent freinées par une pénurie de profils techniques aboutissant à une concurrence accrue.
Des difficultés de recrutement appelées à se poursuivre
En effet, 90 % des DSI s’attendent à ce qu’il soit aussi ou plus difficile de recruter en 2023 qu’en 2022, tandis que 49 % estiment que cela sera plus difficile. 68 % sont inquiets quant à leur capacité à attirer les meilleurs candidats. Le critère salarial cité par 40% des répondants constitue la préoccupation n°1 en matière d’attractivité des talents. Leur principale inquiétude ? Voir leurs meilleurs talents se faire débaucher (36 % des répondants). En toute logique, Les défis des DSI en matière de recrutement se concentrent sur leur capacité à identifier et sécuriser les profils les plus qualifiés. Pour preuve, 34 % mentionnent le fait de trouver des talents qui possèdent les bonnes compétences comme le premier enjeu. Ils sont 31% à citer la possibilité de faire face à la concurrence.
Faute de candidats, les DSI appliquent des stratégies de recrutement de plus en plus élaborées. (Source: Robert Half/Crédit image: Robert Half).
Un turnover parmi les plus élevés du marché
Interrogés sur les catégories les plus difficiles à trouver, 36% des responsables informatiques évoquent la cybersécurité, 34 % citent la gestion de réseau tandis que 33 % signalent le cloud et les infrastructures. Les DSI sont également en recherche de soft skills nécessaires à la conduite et l’avancement des projets. Les qualités privilégiées concernent le travail d’équipe (31%), ainsi que la motivation et l’adaptabilité (26 % respectivement). Pour Quentin de Beaufort, directeur chez Robert Half France, les spécialistes IT continuent d’être sous tension en 2023, car la pénurie de profils est toujours aussi forte, de même que les besoins des entreprises. Sans compter le fait que ce domaine n’est pas épargné par un phénomène de grande rotation.
« Plus d’un tiers des DSI (34 %) a constaté une augmentation du turnover au cours de l’année passée », souligne le dirigeant. « L’importance accordée aux stratégies de recrutement sera essentielle pour attirer et retenir les talents, recommande ce dernier. Il faudra jouer sur le critère salarial bien sûr, mais aussi répondre aux exigences des candidats en matière de flexibilité, mais aussi de culture d’entreprise, qui sont particulièrement fortes pour ces profils », conclut ce dernier.